Atelier – Voyage
ATELIER – Principe de Fabrication
1. Avant toute chose, il y a la préparation de la terre
en fonction de la plasticité désirée pour chaque type de fabrication, puis malaxage.
2. Ensuite, il y a le façonnage des pièces, estampage ou tournage des pots (ébauche des formes).
Le lendemain quand la terre s’est raffermie et prend la consistance du cuir, vient le temps des finitions, les pieds des pots sont évidés sur le tour (tournassage), les pichets, les plats et les tasses sont ansés, les becs des théières et les couvercles des boites sont ajustés avec la ligne des pots.
3. Puis vient le temps du séchage, sous surveillance rapprochée car les pièces plates n’ont aucune envie de le rester !
4. Ensuite, on enfourne pour la première cuisson à 1000°c (le biscuit), qui transforme la terre de façon irréversible.
5. Pendant ce temps, c’est le moment de préparer les émaux, à partir de roches broyées comme le feldspath, le kaolin, la silice, … , savamment dosés en fonction de la texture et des effets voulus. Les teintes sont obtenues par ajout à cette « base » de différent pourcentage en oxyde métallique tel que le fer, le cuivre, le cobalt, … .
6. Puis vient l’émaillage : là encore c’est un coups de main à prendre car les différentes couches d’émaux changent le résultat, … à nous d’en jouer !
De même, avant cuisson aucune des couleurs finales n’est visible.
Ce n’est que par expérience et en notant systématiquement les résultats après cuisson
que l’on se fait une idée des effets des différents mélanges.
7. La cuisson finale (1280°c), étape cruciale, vient clore de façon déterminante le cycle.
En effet, c’est au cours de cette cuisson que tous les composants minéraux vont fondre, se combiner entre eux et avec la terre, et réagir avec l’oxygène ou les imbrûlés de gaz (réduction que l’on régule), pour se vitrifier et générer l’émail avec ses infinies possibilités de textures et de teintes.
Voyage autour de la terre … Jeux de matières et d’émaux
Les potiers jouent avec la matière,
d’abord la terre et l’eau
pour réaliser un contenant
destiné à un usage bien sûr, mais aussi
à la mise en valeur de son contenu…
Un café que l’on sirote dans sa tasse préférée,
celle aux lèvres fines que la main épouse en
caressant l’émail, n’aura pas le même goût … .
Une salade présentée dans un joli saladier
ne fera pas le même effet …
La quête du potier c’est cela, l’esprit sans cesse en
éveil, toujours à la recherche du juste équilibre
d’une forme, il joue comme un funambule
avec les lois de l’apesanteur…
se remettant sans cesse au travail
toujours persuadé que la plus belle pièce sera la suivante, …
celle que l’on n’a pas… .
Tout au long de ce chemin les pots se font,
offrant mille grâces à qui sait les voir, …
d’ailleurs bien souvent offertes par la terre
là où on ne les attendait pas.
Ensuite le potier se transforme en alchimiste.
En mélangeant des roches broyées,
des oxydes métalliques
ou des cendres végétales,
il compose d’innombrables mélanges
que seul le feu, étape ultime,
attendue et redoutée à la fois,
saura révéler …
Le travail des émaux est celui d’un curieux,
obstiné même parfois :
c’est au prix de multiples essais bien souvent décevants
mais jamais complètement prévisibles,
qu’il offre petit à petit sa palette infinie de couleurs,
de textures, mais aussi de profondeurs
permettant de jouer avec la lumière.
Emaux tantôt mats, tantôt transparents,
parfois opalescents laissant entrevoir un relief
tel un décor sous marin.